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reçu dans les cieux, assis maintenant à la droite du Père, d’où il viendra juger les vivants et. les morts par la résurrection de la chair. Tant que cette loi de la foi demeure intacte, tout le reste, qui regarde la discipline et la conduite, admet la nouveauté par une sorte d’amendement, sous la direction de la grâce de Dieu qui opère et nous perfectionne jusqu’à la fin. Quelle apparence, après tout, que le démon travaillant sans relâche et ajoutant chaque jour à l’esprit d’iniquité, l’œuvre de Dieu s’interrompe ou cesse de nous perfectionner, surtout quand le Seigneur n’a envoyé le Paraclet qu’afin que l’homme, impuissant par sa faiblesse à tout comprendre à la fois, fût dirigé peu à peu, façonné et conduit à la perfection de la discipline par l’Esprit saint, vicaire du Seigneur ! « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire ; mais vous ne pouvez pas les porter à présent. Quand l’Esprit de vérité sera venu, il vous enseignera toute vérité ; car il vous annoncera ce qu’il aura entendu. » Déjà précédemment il leur avait parlé des opérations de cet Esprit. Quel est donc le ministère du Paraclet, sinon de régler la discipline, d’interpréter les Ecritures, de réformer l’intelligence, de nous avancer de plus en plus dans la perfection ? Il faut que tout ait son âge. Rien qui n’attende sa perfection du temps. Enfin l’Ecclésiaste dit : « A chaque chose son temps. » Regarde les créatures elles-mêmes ! elles n’arrivent que progressivement à produire. Voici d’abord une faible graine ; d’elle sort un germe ; du germe un arbuste ; puis les rameaux et le feuillage se fortifient ; enfin l’arbre se montre dans tout son développement, ses bourgeons se gonflent ; la fleur se dégage du bourgeon, et le fruit naît de la fleur. Ce fruit lui-même, à peine ébauché, et informe pendant quelque temps, croît peu à peu, s’adoucit et acquiert une saveur agréable.

De même la justice (car il n’y a qu’un Dieu pour la justice et les créatures) s’appuya d’abord dans ses premiers éléments, sur la crainte naturelle de Dieu. Ensuite elle accomplit