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DU VOILE DES VIERGES.

I. Entraîné par la défense de mon opinion, je prouverai aussi en latin qu’il faut voiler nos vierges dès qu’elles sortent de l’enfance ; qu’ainsi le demande la vérité, contre laquelle rien ne peut prescrire, ni le temps ni la dignité des personnes, ni le privilège des contrées ; car le plus souvent la coutume née de l’ignorance ou de la simplicité des hommes se fortifie par l’usage dans la succession des temps, et par là prévaut contre la vérité. Toutefois notre Seigneur Jésus-Christ s’est appelé lui-même la Vérité, mais non la coutume. Si le Christ a toujours été, s’il est antérieur à tout, la vérité est donc également une chose éternelle et la plus ancienne de toutes. Qu’importent ceux qui trouvent nouveau ce qui par soi-même est ancien ? C’est moins la nouveauté que la vérité qui condamne les hérésies. Tout ce qui est contraire à la vérité, ce sera l’hérésie, fût-ce une coutume ancienne. Au reste, celui qui ne la connaît pas l’ignore par sa faute. Car il faut s’instruire de ce que l’on ignore, de même qu’il faut se soumettre aux vérités que l’on reconnaît.

La règle de la foi est absolument une, règle seule immuable, n’admettant aucune réforme ; elle consiste à croire en un seul Dieu tout-puissant, créateur du monde ; en Jésus-Christ son Fils, né de la vierge Marie, crucifié sous Ponce-Pilate, ressuscité d’entre les morts le troisième jour,