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tous ceux qui ont cru en lui, il a donné le droit d’être faits enfants de Dieu. » D’ailleurs le Seigneur, dans les instructions qu’il nous a laissées, appelle souvent Dieu du nom de Père ; il y a mieux, il nous a ordonné « de n’appeler ici - bas personne du nom de Père, mais de réserver ce titre pour celui que nous avons dans les cieux. » Ainsi, en priant de cette manière, nous obéissons à l’un de ses préceptes. Heureux ceux qui reconnaissent le Père ! Voilà le reproche qui est adressé à Israël ; voilà pourquoi l’Esprit prend à témoin le ciel et la terre, en s’écriant : « J’ai engendré des fils, et ils ne m’ont pas connu. » L’appeler notre Père, c’est le reconnaître comme Dieu. Ce titre est un témoignage d’amour et de puissance. Nous invoquons aussi le Fils dans le Père, car il a dit : « Mon Père et moi, nous ne sommes qu’un. » Nous rendons également hommage à l’Église notre mère. Car nommer le Père et le Fils, c’est proclamer la Mère sans laquelle il ne peut y avoir un Fils et un Père. Ainsi, dans un seul mot, nous adorons Dieu avec les siens, nous obéissons au précepte, et nous condamnons ceux qui ont oublié leur Père.

III. Le nom de Dieu le Père n’avait jamais été connu de personne. Lorsque Moïse lui-même demanda à Dieu qui il était, Dieu lui répondit par un autre nom. A nous, ce nom a été révélé dans le Fils. Car ce mot devient pour le Père une dénomination nouvelle. « Je suis venu, dit-il, au nom de mon Père. » Et ailleurs : « Mon Père, glorifiez votre nom. » Et plus explicitement encore : » J’ai manifesté aux hommes votre nom. » Nous lui disons donc : « QUE VOTRE NOM SOIT SANCTIFIÉ. » Ce n’est pas qu’il convienne à l’homme de souhaiter à Dieu des prospérités, comme si l’on devait adresser des vœux pour lui, ou que sa majesté périclitât, si nous manquions de lui en adresser. Mais « nous devons bénir Dieu en tout temps et en tout lieu, » pour acquitter l’hommage de la reconnaissance que tout homme doit à ses bienfaits. La bénédiction remplit