que, ne reconnaissant plus celui dont il avait signalé l’avènement, il lui envoya demander s’il était véritablement le Messie qui devait venir. Ce baptême de la pénitence ne faisait donc que disposer à la rémission, et à la sanctification qui arriverait bientôt par le Christ.
— Il prêchait le baptême de la pénitence pour la rémission des péchés, dira-t-on.
— Il est vrai ; mais cela ne doit s’entendre que d’une rémission à venir. La pénitence précède ; vient ensuite la rémission ; on appelle cela préparer la voie. Celui qui prépare est-il le même que celui qui achève ! Le premier dispose seulement et laisse à un autre le soin de mettre la dernière main. Au reste, le Précurseur avoue lui-même que ses œuvres n’étaient point célestes ; cette vertu n’appartenait qu’au Christ : « Celui qui est sorti de la terre est de la terre et parle de la terre ; celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous. » « Pour moi, dit-il ailleurs, je vous baptise dans l’eau de la pénitence seulement ; mais il en viendra bientôt un autre qui vous baptisera par le Saint-Esprit et par le feu ; » c’est-à-dire comme le vrai fidèle est purifié dans les eaux baptismales pour sa sanctification, le Chrétien hypocrite ou chancelant reçoit un baptême de feu pour sa condamnation.
XI. — « Le Seigneur est venu et il n’a point baptisé, » s’écrie-t-on. Car nous lisons ces paroles « quoique Jésus ne baptisât point lui-même, mais par ses disciples. » Il semble néanmoins, d’après les paroles de Jean, que Jésus-Christ devait baptiser de ses propres mains.
— Ce n’est pas ainsi qu’il faut l’entendre. Il ne faut voir là qu’une manière de parler assez habituelle. On dit, par exemple : L’empereur a publié un édit ; le gouverneur a frappé de verges. Est-ce l’empereur qui publie ? est-ce le gouverneur qui a frappé ? On met constamment sur le compte du maître l’exécution de ses ordres. Voilà quel est le sens de ces paroles : « Il vous baptisera lui-même, »