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le pontife des sacrifices éternels, le maître éternel du royaume éternel, est venu ou non. S’il est venu, il faut le servir. S’il n’est pas venu, il faut l’attendre, pourvu qu’il soit manifeste qu’à son avènement les préceptes de la loi ancienne doivent céder la place aux lumières de la loi nouvelle. Le premier principe qu’il s’agit d’établir, c’est que la loi ancienne et les prophètes n’auraient pu cesser, si celui dont cette même loi et ces mêmes prophètes annonçaient l’avènement, n’était pas descendu sur la terre.

VII. La discussion est donc engagée sur ce terrain : Le Christ dont l’avènement était annoncé, est-il venu ? ou bien attendons-nous encore le Christ qui doit venir ? Pour le démontrer, nous avons besoin d’examiner les temps que les prophètes avaient marqués pour l’avènement de Jésus-Christ, afin que, si nous reconnaissons qu’il a paru aux temps marqués par eux, nous soyons fermement convaincus qu’il est ce même Christ annoncé par les prophètes, et auquel les nations devaient croire. Puis, quand il sera certain qu’il est venu, force nous sera de croire invinciblement qu’il a donné la loi nouvelle, et que le Testament nouveau s’est accompli pour nous en lui et par lui. Nous le savons, en effet, les Juifs ne nient pas que Jésus-Christ doive descendre parmi nous, puisqu’ils mettent toute leur espérance dans son avènement. Nous n’avons pas besoin de nous étendre davantage sur ce point. N’avons-nous pas le témoignage de tous les prophètes, et particulièrement d’ïsaïe, lorsqu’il dit : « Voici ce que dit le Seigneur Dieu au Christ mon Seigneur : Je t’ai pris par la main pour t’assujettir les nations ; je briserai pour toi les forces des rois ; les portes des villes s’ouvriront en ta présence, et aucune d’elles ne te sera fermée ? » Nous avons vu cette merveille s’accomplir. Qui Dieu le Père prend-il par la main, si ce n’est Jésus-Christ, son Fils, que toutes les nations ont écouté, c’est-à-dire, dans lequel ont cru toutes les nations, et dont le Psalmiste nous désigne ainsi les