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battu de verges par trois fois ; j’ai été lapidé une fois, etc. »

Que si ces choses vous paraissent des disgrâces, plutôt que des martyres véritables, écoutez encore ! « C’est pourquoi je me complais dans mes faiblesses, dans les outrages, dans les nécessités, dans les persécutions, dans les angoisses pour Jésus-Christ. » Il est semblable à lui-même dans ce qui précède : « Nous subissons toute sorte d’afflictions, mais nous n’en sommes point accablés ; nous nous trouvons dans de grandes difficultés, mais nous n’y succombons pas. Nous sommes persécutés, mais nous ne sommes pas abandonnés ; nous sommes renversés, mais nous ne sommes pas perdus. Nous portons toujours dans notre corps la mort de Jésus. Mais quoique dans nous, ajoute-t-il, l’homme extérieur se détruise » ( c’est-à-dire la chair, par la violence des persécutions ), « l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour, » (c’est-à-dire l’ame, par l’espérance des promesses). « Les afflictions si courtes et si légères de la vie présente produiront pour nous de degré en degré le poids éternel d’une sublime et incomparable gloire. Ainsi nous ne considérons point les choses visibles, mais les invisibles. Car les choses visibles sont passagères ; » allusion aux disgrâces de la vie, « mais les invisibles sont éternelles ; » allusion aux récompenses. Ecrit-il du fond de sa prison aux Thessaloniciens, il les estime bienheureux « de la grâce qui leur a été faite, non-seulement de croire en Jésus-Christ, mais encore de souffrir pour lui. Dieu, leur dit-il, vous a engagés dans le même combat où vous m’ayez vu et où vous avez appris que je suis encore. Car si, après avoir offert à Dieu le sacrifice de votre foi, il faut que mon sang soit répandu sur la victime, j’en aurais de la joie, et je m’en réjouirais avec vous tous. Et vous devriez aussi vous-mêmes en avoir de la joie et vous en réjouir avec moi. » L’entendez-vous exalter le bonheur du martyre auquel il donne de la solennité