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TERTULLIEN.

timement contractés à la lueur des flambeaux et sous le voile de pourpre, auront eu leur cours, le feu secret s’élancera, j’imagine, dévorera toute substance, et après avoir réduit en cendres et anéanti ce qui existe, il finira lui-même. Dès ce moment, plus de fables ! Mais que fais-je, téméraire que je suis, qui, non content de révéler un si grand sacrement, y ajoute la raillerie. Je dois craindre qu’Achamot, qui n’a pas voulu se faire connaître même à son fils, n’en perde la tête. Philète va s’en irriter ; la Fortune en aura le cœur gros. Et. cependant, je suis la créature du Démiurgue ; je dois retourner là où, après la mort, il n’y a plus de mariage ; où, au lieu d’être dépouillé, « je dois revêtir par-dessus ce corps un vêtement d’immortalité ; » où, quoique dépouillé de mon sexe, je serai assimilé aux anges ; où il n’y a ni ange mâle ni ange femelle ; où personne enfin ne me profanera dans un corps qui retrouverait alors sa mâle énergie.

XXXIII. Après cette comédie merveilleuse, je produirai, en forme de symphonie dernière, quelques points que j’ai préféré ajourner jusqu’à ce moment, de peur de troubler l’ordre du récit ou de dissiper l’attention du lecteur par l’introduction de ces détails, sur lesquels d’ailleurs ne s’accordent pas les réformateurs de Ptolémée. En effet, il est sorti de son école « des disciples qui ont été plus que le maître ; » ils ont assigné à Bythos deux épouses, la Pensée et la Volonté. La Pensée ne lui suffisait pas réellement, parce qu’il n’aurait rien pu produire avec elle seule, tandis qu’avec deux la procréation était des plus faciles. Le premier fruit de cet accouplement fut Monogène et la Vérité ; la Vérité, être femelle à l’image de la Pensée ; Monogène, être mâle à l’image de la Volonté. La Volonté, en effet, en vertu de sa force qui réalise les conceptions de la Pensée, est mise en possession du sexe masculin.

    de saint Paul : Obsecro te pro meo filio, quem genui in vinculis, Onesimo, qui tibi aliquando inutilis fuit, nunc autem et mihi et tibi utilis.