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est pas tout ; Volumnus et Voléta gouvernent sa volonté. . . . . ; Paventina lui inspire la peur, Vénilia l’espérance, Volupia la volupté ; Praestitia lui donne la supériorité sur ses rivaux. Ses actions sont la garde de Péragénor ; Consus guide ses pensées. Adolescent, Juventa lui donne la toge ; homme fait, la Fortune barbue le prend sous sa tutelle. Parlerai-je du moment de son mariage ? Afférenda préside à sa dot. Puis viennent un Mutunus, un Tutunus, une Pertunda, un Subigus, une Préma… Dieux impudents, épargnez-moi le reste. On laisse enfin les époux se débattre ; on s’en va, faisant pour eux des souhaits dont ils devraient rougir.

XII. Il était bon de vous montrer quels dieux vous avez été chercher, afin de vous signaler toute votre extravagance. . . . . . Maintenant, faut-il rire de votre folie ? Faut-il vous reprocher votre aveuglement ? En vérité, je l’ignore. En effet, combien de dieux n’avez-vous pas, et comment les nommer tous ? Dieux supérieurs et inférieurs, anciens et nouveaux, mâles et femelles, célibataires et mariés, actifs et inactifs, de la ville ou des champs, nationaux ou étrangers. Il y a parmi eux tant de familles, tant de races diverses, qu’en bonne conscience ils se refusent à tout recensement, et qu’il est impossible de les connaître, de les distinguer et de les décrire. Plus la matière est étendue, plus il faudra nous restreindre. Conséquemment, puisque nous n’avons qu’un but, celui de démontrer que tous ces dieux ont été des hommes, nous examinerons sommairement, non pour vous faire connaître vos dieux, mais pour vous rappeler ce que vous paraissez avoir oublié, nous examinerons ceux qui passent pour leurs premiers ancêtres. Dans l’origine est renfermée toute la postérité.

Saturne, si je ne me trompe, est regardé comme le père de tous vos dieux. Je sais bien que Varron assigne à Jupiter, Junon et Minerve, une antiquité plus reculée ; mais nous ne devons pas oublier que tout père doit être né avant ses fils, que par conséquent Saturne est antérieur à Jupiter, de