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pleuvent sur elle. . . . . . On lui donne des terres ; on la gratifie de l’immortalité, elle et ses filles. . . . . . On prétend que de toutes les épouses d’Hercule, elle est la plus chérie, probablement pare qu’elle est la plus riche. Elle est plus puissante que Cybèle, puisqu’elle sut plaire à un mort. Après de tels exemples. . . . . qui ne peut espérer une petite place dans l’Olympe ? Qui enfin s’aviserait de disputer à Antinoüs sa divinité sous prétexte que Ganymède était plus beau que lui et plus cher à son céleste amant ? Chez vous le ciel s’ouvre aux morts. Du chemin des enfers vous avez fait le chemin de l’Olympe ; tout le monde peut y monter, grande faveur vraiment que vous accordez à vos rois.

XI. Peu contents de diviniser des hommes que l’on a vus autrefois, que l’on a entendus, que l’on a touchés, dont l’image a été retracée, dont les actions sont connues, dont la mémoire vit encore, voilà que vous évoquez je ne sais quels fantômes incorporels, impalpables, êtres qui pour toute réalité ont un nom, et auxquels vous assignez, comme à autant de dieux, le soin de nous protéger pendant la vie, depuis le moment de notre conception. De là un dieu Consévius, qui préside aux relations du mariage ; une Fluvionia, qui introduit le germe dans l’utérus ; . . . . . un Vitumnus et un Sentinus, qui donnent la vie et le sentiment à l’enfant, puis un Diespiter qui le conduit à la lumière du jour. . . . . . Mais il a pour auxiliaire une Candéliféra, parce que les accouchements ont lieu à la lumière d’une chandelle. . . . . . Si l’enfant se présente de travers, on invoque la déesse Prorsa, qui doit le pousser en avant. Farmus lui apprend à parler ; d’autres dieux vont le recevoir. Albana préside au lait qui le nourrira ; Runcinia le préserve du becquet. On ne dira pas du moins que l’on n’a pas pourvu à tous ses besoins. . . . . . Potina et Edula se chargent de ses premiers aliments et de sa première boisson. Quand il commence à marcher, Statina fortifie ses pas, jusqu’à ce que Abéona le conduise, et que Domiduca le ramène à la maison. Edéa garnit de dents sa mâchoire. Ce n’