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Samaritain Dosithée, par exemple, qui le premier osa répudier les prophètes comme n’étant pas inspirés par l’Esprit saint. Je laisse de côté les Saducéens qui, sortant de la racine de cette erreur, osèrent nier avec cette hérésie la résurrection de la chair. Je laisse de côté les Pharisiens, qui en ajoutant quelques points à la loi, se séparèrent des Juifs ; de là vient qu’ils méritèrent de recevoir le nom qu’ils ont gardé. Je ne parlerai pas davantage des Hérodiens, qui prétendaient qu’Hérode était le Christ.

XLVI. J’en viens à ceux qui voulurent être hérétiques depuis la prédication de l’Evangile. A la tête de tous paraît Simon le Magicien qui, dans les Actes des Apôtres, reçut de l’Apôtre Pierre une sentence bien méritée et en harmonie avec son impiété. Il osa se proclamer la Vertu souveraine, c’est-à-dire le Dieu suprême. Il ajoutait que le monde avait été créé par ses anges ; que, grâce à un démon qui errait autour de lui, et qui était la sagesse, il était descendu chez les Juifs pour se faire reconnaître par ce peuple ; qu’il n’avait pas souffert sous le fantôme de Dieu, mais qu’il avait comme souffert. Après lui vient Ménandre, son disciple, magicien comme lui, et répétant les mêmes extravagances que Simon lui-même. Tout ce que Simon soutenait avoir été, Ménandre l’était à son tour, disait-il : personne ne pouvait obtenir le salut, à moins d’être baptisé en son nom. Saturnin suivit de près. A l’entendre, il était aussi la vertu incréée, c’est-à-dire Dieu. Il résidait dans les régions supérieures et infinies, au plus haut des cieux. Les anges, placés à une distance prodigieuse de lui, avaient créé ce monde inférieur ; et comme quelques rayons de la lumière éternelle étaient tombés dans les régions inférieures, les anges s’avisèrent de créer l’homme d’après cette ressemblance, et sur le modèle des anges qui habitaient dans cette lumière. L’homme rampait sur la terre comme un vermisseau. Saturnin, qui était la vertu incréée, voulut dans sa miséricorde sauver cette étincelle, sans quoi l’homme tout entier périssait. Le Christ, selon lui, n’