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fois sur là terre, qu’il a de nouveau enseigné ; que de nouveau il a été crucifié, qu’il est mort et ressuscité ; que, de plus, il leur a communiqué le pouvoir d’opérer les mêmes prodiges que lui-même. C’est à ces traits que nous reconnaissons les vrais Apôtres de Jésus-Christ. Mais je ne dois pas taire les prodiges de ces nouveaux apôtres, malheureux imitateurs des Apôtres de Jésus-Christ : ceux-ci rendaient la vie aux morts, et les autres donnent la mort aux vivants.

XXXI. Revenons à ce principe, que la vérité a existé dès le commencement, et que l’erreur n’est venue qu’après. Dieu sème d’abord le bon grain, et le démon, son ennemi, vient ensuite y mêler de l’ivraie. Cette parabole désigne manifestement des doctrines opposées. La parole de Dieu, dans le même chapitre, est appelée semence ; il suffit donc de faire attention à l’ordre des temps pour conclure que ce qui a été enseigné d’abord est vrai et divin, et que ce qui a été ajouté depuis est faux et étranger, Voilà ce qui confondra à jamais toutes les hérésies modernes, dont aucune ne saurait se répondre à elle-même qu’elle a la vérité de son côté.

XXXII. Au reste, si quelques-unes de ces sectes osent se dire contemporaines des Apôtres, pour paraître venir des Apôtres, faites-nous donc voir, leur répondrons-nous, l’origine de vos églises, l’ordre et la succession de vos évêques, en sorte que vous remontiez jusqu’aux Apôtres ou jusqu’à l’un de ces hommes apostoliques, qui ont persévéré jusqu’à la fin dans la communion des Apôtres ; car c’est ainsi que les Églises vraiment apostoliques justifient qu’elles le sont. Ainsi l’Église de Smyrne montre Polycarpe, que Jean lui a donné pour évêque ; et l’Église de Rome, Clément, ordonné par Pierre. Toutes nous montrent de même ceux que les Apôtres ont établi leurs évêques, et par le canal de qui elles ont reçu la doctrine apostolique. Que les hérétiques inventent du moins quelque chose de semblable. Après tant de blasphèmes, tout leur est permis ; mais ils