Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 2.djvu/325

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vais l’exposer. Après l’avoir défendue contre la calomnie, au mal qu’on lui impute opposons le bien qui s’y trouve. Unis ensemble par le nœud d’une même foi, d’une même espérance, d’une même morale, nous ne faisons qu’un corps. Saintement ligués contre Dieu, nous l’assiégeons de nos prières, afin de lui arracher par une violence toujours agréable ce que nous lui demandons. Nous l’invoquons pour les empereurs, pour leurs ministres, pour toutes les puissances, pour l’état présent du siècle, pour la paix, pour l’ajournement de la catastrophe dernière. Nous nous assemblons pour lire les Ecritures, où nous puisons, selon les circonstances, les lumières et les avertissements dont nous avons besoin. Cette sainte parole nourrit notre foi, relève notre espérance, affermit notre confiance, resserre de plus en plus la discipline en inculquant le précepte. C’est là que se font les exhortations et les corrections, là que se prononcent les censures au nom de Dieu. Assurés que nous sommes toujours en sa présence, nous jugeons avec maturité, et c’est un terrible préjugé pour le jugement futur, que d’avoir mérité d’être banni de la communion des prières, de nos assemblées et de tout ce saint commerce. Des vieillards recommandables président ; ils parviennent à cette distinction, non par argent, mais par le témoignage d’un mérite éprouvé. Rien de ce qui concerne les choses de Dieu ne s’achète ; si l’on trouve chez nous une sorte de trésor, nous n’avons pas à rougir d’avoir vendu la religion pour l’amasser. Chacun apporte tous les mois son modique tribut, lorsqu’il le veut, s’il le peut, et dans la mesure de ses moyens ; personne n’y est obligé : rien de plus libre, de plus volontaire que cette contribution. C’est là comme un dépôt de piété qui ne se consume point en débauches, en festins, ni en stériles prodigalités ; il n’est employé qu’à la nourriture des indigents, aux frais de leur sépulture, à l’entretien des orphelins délaissés, des domestiques cassés de vieillesse, des malheureux naufragés. S’il y a des Chrétiens condamnés