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APOLOGÉTIQUE


ou


DÉFENSE DES CHRÉTIENS CONTRE LES GENTILS.

I. S’il ne vous est pas libre, souverains magistrats de l’empire romain, qui dispensez publiquement la justice dans le lieu le plus éminent de cette ville, sous les yeux de la multitude, d’instruire et d’examiner notre cause ; si, pour cette seule affaire, votre autorité craint ou rougit de rechercher publiquement la justice ; si enfin la haine du nom chrétien, trop portée, comme nous l’avons déjà vu, aux délations domestiques, s’oppose à notre défense devant les tribunaux, qu’il soit permis au moins à la vérité de parvenir à vos oreilles par la voie secrète de nos modestes réclamations. Elle ne demande point de grâce, parce que la persécution ne l’étonne pas. Etrangère ici-bas, elle n’ignore pas que parmi des étrangers il se rencontre facilement des ennemis. Elle a une autre origine, une autre demeure, d’autres espérances, d’autres faveurs, une autre dignité. Tout ce qu’elle demande, c’est de ne pas être condamnée sans qu’on l’ait entendue. Qu’avez-vous à redouter pour les lois de cet empire si elle est écoutée ? Leur pouvoir ne sera-t-il pas plus respecté quand elles ne condamne