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Voilà pourquoi l’Apôtre s’écrie : « Fuyez l’idolâtrie : » donc toute espèce d’idolâtrie, l’idolâtrie tout entière ! Regarde-la comme une forêt épaisse où se cachent des épines sans nombre. Il ne faut rien donner à l’idole, si l’on ne peut rien accepter de l’idole, « Si c’est chose contraire à la foi que de s’asseoir à la table des idoles, » que sera-ce de paraître avec les insignes de l’idole ? « Qu’y a-t-il de commun entre le Christ et Bélial ? » Voilà pourquoi il nous dit : Fuyez ! car il nous recommande un long divorce avec l’idolâtrie, dont nous ne devons jamais approcher en quoi que ce soit. En effet, le dragon terrestre tue de loin les hommes par son souffle. Jean va plus loin encore : « Mes petits enfants, gardez-vous des idoles, » dit-il, non pas seulement de l’idolâtrie en tant que culte, mais des idoles, c’est-à-dire de tout ce qui en a l’apparence. Image du Dieu vivant, te convient-il de devenir l’image d’une idole et d’un mort ?

Jusqu’ici nous avons prouvé que cet usage des couronnes est consacré aux idoles, soit par son origine, soit par la superstition de ses pratiques : de ce qu’il ne se trouve pas parmi les choses de Dieu, nous en concluons principalement qu’il appartient surtout à ceux dans les antiquités desquels il se rencontre, ainsi que dans leurs solennités et leurs cérémonies. En un mot, leurs temples, leurs victimes, leurs autels, leurs sacrificateurs et leurs prêtres eux-mêmes portent des couronnes. Ouvre Claudius : tu y trouveras les couronnes de tous les collèges de prêtres. Nous avons aussi mêlé à cette discussion la distinction des usages légitimes et illégitimes, pour aller au-devant de ceux qui, prenant occasion de quelques exemples, soutiennent la communauté en toutes choses. Il ne reste donc plus sur ce point qu’à examiner les causes de cet usage, afin que montrer qu’elles sont étrangères, il y a mieux, qu’elles sont opposées à la discipline, ce soient autant de preuves qu’aucune d’elles n’a en sa faveur le patronage de la raison, pour qu’une pareille coutume puisse être commune