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I. Il faut de longues investigations, une grande mémoire et de pénibles études pour emprunter aux écrits les plus renommés des philosophes, des poètes, ou des maîtres de la science et de la sagesse profane, des témoignages qui déposent en faveur de la vérité chrétienne, afin que ses antagonistes et ses persécuteurs soient convaincus, par leurs propres aveux, de contradiction vis-à-vis d’eux-mêmes et d’injustice envers nous. Déjà plusieurs, interrogeant parmi nous les monuments de la littérature antique, et embrassant par la mémoire ces documents, ont adressé aux Gentils des traités, où remontant à l’origine de l’idolâtrie et interprétant ses traditions et ses maximes, ils ont pu faire comprendre que notre Religion n’a rien de si étrange ni de si monstrueux, et que dans les superstitions qu’elle répudie comme dans les vérités qu’elle admet, elle a pour elle le patronage des lettres communes et publiques. Mais l’incrédulité humaine, endurcie dans ses préventions, n’a point incliné l’oreille aux oracles de ses maîtres, même les plus estimés et les plus célèbres, lorsqu’il leur arrive de présenter la justification de la Religion chrétienne. Ici des poètes frivoles qui représentent les dieux avec les passions et les futilités de l’homme ; là des philosophes orgueilleux qui ne font que frapper à la porte de la vérité. On n’est sage, on n’est éclairé cependant