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nature ce qui survient en vertu d’un choix qui a été offert, acte de volonté et non pas de nécessité, l’institution en fait foi. Conséquemment, quoique la mort ait mille formes diverses, de même que la nature des causes est variée, nous ne connaissons aucune manière de finir assez douce pour qu’elle ne soit pas amenée par la force. Cette loi elle-même qui opère la mort, toute simple qu’elle est, est une force. Quoi donc de plus puissant que cette cause qui interrompt une si grande société du corps et de l’âme, et arrache l’une à l’autre deux substances sœurs qui n’en formaient qu’une depuis la conception ? en effet, que l’on exhale l’esprit dans un transport de joie, comme le Spartiate Chilon, embrassant son fils vainqueur à Olympie ; que l’on meure de gloire, comme l’Athénien Clidème, pendant que les histrions avouent sa supériorité en lui offrant une couronne d’or ; ou dans un songe, comme Platon ; ou dans un accès de rire, comme Crassus, une mort qui surprend par une voie étrangère, qui chasse l’âme