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le Verbe de Dieu, qui s’est fait chair, et alléguant même les mystères apocryphes, tables pleines de blasphèmes ?

Mais le Dieu tout-puissant pourvut par sa grâce à l’esprit d’incrédulité et d’imposture, « en répandant vers la fin des temps son esprit sur toute chair de ses serviteurs et, de ses servantes. » Il ranima la loi à la résurrection de la chair, que l’on essayait d’ébranler ; enfin, par des paroles ou des explications lumineuses, il dissipa les équivoques ou les obscurités des anciens récits[1]. Comme il fallait qu’il y eût des hérésies pour éprouver les fidèles, et que les hérésies ne pouvaient rien entreprendre sans mettre en avant quelques Ecritures, il semble que les livres anciens leur aient fourni certains arguments, que détruit toutefois la lettre même de ces livres. Mais comme il ne fallait pas que l’esprit différât plus long-temps la dernière effusion de ces paroles puissantes qui répandissent des semences, pures de toute malice de l’hérésie ; que dis-je ? qui arrachassent même sa vieille ivraie : par ce motif, il dissipa toutes les ténèbres des temps passés, et toutes les prétendues paraboles, par une explication claire et manifeste de tout le mystère, au moyen de la nouvelle prophétie qui découle du Paraclet. Si tu puises à ces sources, tu n’auras plus soif d’aucune autre doctrine ; la fièvre des disputes qui te dévore s’éteindra ; en buvant de toutes parts la résurrection de la chair, tu seras rafraîchi.

  1. Tertullien appelle instrument l’ancien ou le nouveau Testament.