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à l’impureté et à l’injustice pour commettre l’iniquité, de même faites-les servir maintenant à la justice pour devenir saints. Lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez dans une fausse liberté à l’égard de la justice. Quel avantage trouviez-vous donc alors dans ces désordres dont vous rougissez maintenant ? Ils n’ont pour fin que la mort. Mais aujourd’hui que vous êtes affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, le fruit que vous en lirez est votre sanctification, et la fin sera la vie éternelle. Car la mort est la solde du péché ; mais la vie éternelle est la grâce de Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ. »

Ainsi l’Apôtre, dans toute la suite de ces passages, arrachant nos membres à l’injustice et au péché, pour les attacher à la justice et à la sainteté ; de plus, les faisant passer de la solde du péché à la grâce de la vie éternelle, promet conséquemment la récompense du salut à la chair. Il n’y avait aucune raison pour lui ordonner de vivre dans la sainteté et la justice, si elle était exclue du salaire de ces vertus. Il y a mieux. Il ne fallait pas lui imposer la nécessité du baptême, si cette régénération n’était pas mi prélude de son rétablissement futur. C’est ce que l’Apôtre lui-même nous inculque : « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, nous avons été baptisés dans sa mort ? En effet, nous avons été ensevelis avec lui par le baptême pour mourir, afin que, comme Jésus-Christ est ressuscité d’entre les morts, nous marchions aussi dans une vie nouvelle. »

Et pour ne pas te laisser croire qu’il parle simplement de celle vie nouvelle dont la foi doit nous faire vivre par le baptême, il ajoute avec une sage prévoyance : « Si nous avons été entés en lui par la ressemblance de sa mort, nous y serons aussi entés par la ressemblance de sa résurrection. » Il est vrai. Nous mourons en figure dans le baptême, mais nous ressuscitons véritablement dans la chair comme le Christ. « Ainsi, comme le péché avait régne