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l’ame l’amour des choses de la chair, attribué à la chair elle-même, parce que l’âme est servie par la chair. Voilà pourquoi l’Apôtre dit « que le péché habite dans la chair, » parce que l’âme qui provoque au péché demeure comme un hôte étranger, dans cette chair condamnée à mourir, il est vrai, non pas à cause d’elle-même, mais à cause du péché. Il dit encore ailleurs : « Pourquoi vous faites-vous des lois des éléments de ce monde, comme si vous viviez encore dans ce monde ? » Il écrivait non pas à des morts, mais à des hommes qui devaient cesser de vivre suivant le monde.

XLVII. La vie du monde est celle, dit l’Apôtre, qui a crucifié le vieil homme en Jésus-Christ, non pas le corps, mais la mortalité. D’ailleurs, si nous ne l’entendons pas ainsi, ce n’est pas notre corps qui a été crucifié, ce n’est pas notre chair qui a enduré la Croix du Christ ; mais, seulement dans le sens où il ajoute : « Afin que le corps du péché soit détruit ; » par la réforme de nos actions et non par la destruction de la chair. C’est ce qu’il dit encore, a tin que désormais nous ne soyons plus esclaves du péché, et que « nous croyions qu’étant morts avec Jésus-Christ, nous vivrons aussi avec lui. De même, ajoute-t-il, considérez-vous comme étant morts. » Morts à quoi ? à la chair ? Non, mais au péché. Ils seront donc sauvés quant à la chair, mais vivants en Dieu par Jésus-Christ, dans la chair conséquemment, à laquelle ils ne seront pas morts, puisque c’est au péché et non à la chair qu’ils sont morts. Il poursuit : « Que le péché ne règne donc point dans votre corps mortel, en sorte que vous obéissiez à ses désirs déréglés. N’abandonnez pas non plus les membres de votre corps au péché pour servir d’armes d’iniquité ; mais donnez-vous à Dieu comme devenus vivants, de morts que vous étiez, » non pas comme des hommes vivants, mais comme des hommes vivants, de morts qu’ils étaient, « et consacrez-lui vos membres pour servir d’armes de justice. » Et ailleurs ; « Comme vous avez fait servir vus membres