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il demeura enfermé pendant trois jours suffisaient à corrompre et a consumer sa chair aussi bien qu’un cercueil, qu’un sépulcre, ou la longue immobilité d’un tombeau. On ne peut nier cependant que ces animaux ne figurent ces hommes cruels qui poursuivent le nom chrétien, ou même ces anges d’iniquité, sur lesquels Dieu, fera la recherche du sang pour venger l’outrage par le supplice. Où est l’homme, plus porté à interroger autrui qu’à conjecturer par soi-même, plus résolu à croire qu’à disputer, plus respectueux envers la sagesse divine que passionné pour son propre sens, qui, après avoir entendu les dispositions de Dieu par rapport à la chair, à la peau, aux nerfs et aux os, puisse s’imaginer que ce qui est dit de ces substances ne s’applique pas à l’homme ? Point de milieu ! Ou rien n’est destiné à l’homme, ni les libéralités du royaume, ni les rigueurs du jugement, ni la résurrection, de quelque nature qu’elle soit ; ou bien, si elles sont destinées à l’homme, il faut nécessairement qu’elles soient destinées à ces substances, dont se compose l’homme, pour qui elles sont destinées.

Un mot encore à ces esprits subtils, si adroits à transformer les os, la chair, les nerfs et les sépulcres. Pourquoi, lorsque l’Ecriture parle de l’âme, ne prétendent-ils point qu’il faille entendre ce mot dans un autre sens ? Au contraire, s’agit-il du corps ou de quelque substance corporelle, ils s’opiniâtrent à y trouver tout autre chose que le mot pris dans son sens naturel. Les substances corporelles sont-elles des paraboles ? Même loi pour les substances spirituelles. Les substances spirituelles ne sont-elles pas des figures ? Même loi pour les substances corporelles. L’homme est composé d’un corps aussi bien que d’une âme : l’une de ces substances ne peut admettre l’allégorie, et l’autre la rejeter.

XXXIII. Assez de preuves empruntées aux livres prophétiques. J’en appelle maintenant aux Evangiles. Mais ici encore, il faut que j’aille au-devant des subtilités de ceux