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été promis à la chair, qui a été destinée à l’habiter et à le garder, afin que l’homme y soit rappelé tel qu’il en fut chassé.

XXVII. Les vêtements, dans les Ecritures, désignent encore par une expression symbolique l’espérance de la chair. L’Apocalypse de Jean dit : « Voilà ceux qui n’ont pas souillé leurs vêtements avec des femmes, » entendant par vierges ceux « qui se sont faits eunuques pour le royaume des deux. » Aussi, « paraîtront-ils avec des robes blanches, » c’est-à-dire dans la lumière d’une chair virginale. La sainteté peut encore se reconnaître dans le vêtement nuptial de l’Evangile. Ailleurs, Isaïe, enseignant « quel est le jeûne que préfère notre Seigneur, » ajoute ensuite sur la récompense qui attend les bonnes œuvres : « Alors votre lumière brillera comme l’aurore, et l’on verra éclater la splendeur de vos vêtements. » S’agit-il ici de tunique de soie ou de manteau ? Le prophète, voulant désigner la chair, exprime la renaissance de cette chair qui, par la résurrection, se relèvera du tombeau où la précipitée la mort. Tant il est vrai que l’allégorie elle-même nous vient en aide pour la défense de la résurrection corporelle. En effet, quand nous lisons : « Va, mon peuple ; cache-toi dans les celliers pour quelques moments jusqu’à ce que le temps de ma colère soit passé ; » ces celliers seront les sépulcres où se reposeront quelques instants ceux qui, à la fin du siècle et aux derniers jours de la colère, auront quitté la vie par les violences de l’Antéchrist,

Mais pourquoi a-t-il employé le mot de cellier, plutôt que tout autre lieu de réserve, sinon parce que c’est dans le cellier que se gardent les chairs salées, que l’on y a déposées d’avance pour les besoins de la maison, afin de les en tirer dans leur temps ? C’est ainsi que les corps embaumés pour entrer dans leur sépulture sont mis à l’écart dans des mausolées et des monuments, afin d’en sortir quand le Seigneur l’ordonnera. Ce passage n’a pas d’autre sens : car où sont les celliers qui nous préserveront contre la colère