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t-il, non pas avec ma propre justice qui vient de la loi, mais avec celle qui vient de la foi en LUI-MÊME, » c’est-à-dire en Jésus-Christ, fils du Dieu créateur.

—-Donc, dit Marcion, la loi, en vertu de cette distinction, ne vient pas du Dieu qui a envoyé le Christ.

Interprétation subtile ! Mais en voici une autre encore plus subtile. L’Apôtre a dit : « Non pas avec ma propre justice qui vient de la loi, mais avec celle qui vient de la foi en LUI-MÊME. » Pouvait-il dire EN LUI-MÊME, de tout autre que de l’auteur de la loi ?

« Mais nous, nous vivons déjà dans le ciel. » Je reconnais l’antique promesse faite à Abraham par le Dieu créateur : « Je multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel. » « Voilà pourquoi une étoile est plus éclatante qu’une autre étoile. » Que si Jésus-Christ, lorsqu’il descendra des deux, « doit changer le corps de notre abaissement, en le rendant semblable à son corps glorieux ; » donc notre corps, humilié ici-bas par les douleurs et précipité dans la terre par les lois de la mort, ressuscitera un jour. Le moyen que Dieu le transfigure, s’il retombe dans la mort ! Ou bien, si cette parole concerne uniquement ceux que le dernier avènement du Seigneur surprendra dans une chair vivante, que feront ceux qui ressusciteront les premiers ? N’auront-ils pas un corps susceptible de transfiguration ? Sans doute, puisque l’Apôtre nous dit : « Nous serons enlevés avec eux sur les nuées, pour aller dans les airs au-devant de Jésus-Christ. » Enlevés avec eux ; donc aussi transfigurés avec eux.

XXI. Cette épître[1] est la seule que sa brièveté ait, sauvée des mains du faussaire Marcion. Pourquoi, après avoir admis l’épître adressée à un seul homme, a-t-il rejeté les deux qui sont connues sous le nom de Timothée et de Tite, où il s’agit de la discipline ecclésiastique ? Je m’

  1. L’épître à Philémon.