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mains, lui fût inconnu ? Ainsi, nouvel argument qui confirme notre thèse précédente. Dans la supposition que le Créateur devait connaître le mystère caché du Dieu supérieur, et que cette leçon, « Caché au Dieu qui a créé toutes choses, » soit la leçon véritable de l’Ecriture, l’Apôtre aurait dû conclure ainsi : « Afin que la sagesse de Dieu, si merveilleuse dans la diversité de ses opérations, lui soit révélée, » et après lui aux puissances et aux principautés du Dieu, quel qu’il soit, avec lesquelles le Créateur devait partager celle manifestation : tant la fraude est palpable dans ce texte ainsi rendu à la vérité.

Je veux maintenant engager avec toi la discussion sur les allégories familières à l’Apôtre. Novice dans les prophéties, eût-il employé ces symboles ? « Il a emmené captive la captivité, » dit-il ? Avec quelles armes ? par quels combats ? Où est la nation ravagée ? Où est la cité en ruines ? " Quelles femmes, quels enfants, quels princes le vainqueur a-t-il jetés dans les fers ? En effet, quand David chante le Christ « ceignant sur sa cuisse son épée, » ou quand Isaïe me le montre « s’emparant des dépouilles de Samarie et de la force de Damas, » tu le le représentes comme un guerrier charnel et visible. Si tu as déjà appris qu’il y a une captivité spirituelle, reconnais qu’il y a aussi une armure et une milice spirituelle, et que telle est la sienne. Crois au moins à ton apôtre, qui a emprunté cette captivité mystérieuse aux prophètes de l’ancienne loi. « Renonçant au mensonge, que chacun de vous parle à son prochain selon la vérité. Si vous vous mettez en colère, gardez-vous de pécher. » Ne sont-ce pas là les pensées et jusqu’aux expressions du Psalmiste ? « Que le soleil ne se couche pas sur votre colère ! Ne prenez point de part aux œuvres stériles des ténèbres. Avec le juste vous serez juste : vous vous pervertirez avec le pervers. Retranchez le méchant du milieu de vous. Ne touchez rien d’impur. Eloignez-vous, vous qui portez les vases du Seigneur. » De même la honte qu’il attache à l’ivresse, est le reflet du passage