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Christ. » De qui étaient-ils loin par le passé ? De ceux qu’il a nommés tout à l’heure. « Loin du Christ du Créateur, loin de la société d’Israël, de ses testaments, de l’espérance de sa promesse, loin de Dieu lui-même. » S’il en est ainsi, les nations se rapprochent donc aujourd’hui dans le Christ de ceux dont elles étaient éloignées autrefois. Or, si nous sommes devenus en Jésus-Christ proches de la société d’Israël, qui n’est rien moins que la religion du Créateur, proches de ses testaments, de sa promesse et de son Dieu lui-même, il serait par trop ridicule que ce fût le christ d’un dieu étranger qui nous eût amenés de si loin à la connaissance du Créateur. L’apôtre avait à la mémoire ces paroles où la vocation de la gentilité, qui devait être appelée de loin, est signalée d’avance. « Ceux qui vivaient loin de moi se sont approchés de la justice. » Le Christ est l’avènement de la justice du Créateur non moins que de sa paix, comme nous l’avons prouvé. « C’est lui qui est notre paix, dit l’Apôtre ; c’est lui qui des deux peuples (juif et idolâtre), du peuple qui était proche et du peuple qui était éloigné, n’en a fait qu’un, en détruisant dans sa chair le mur de séparation, c’est-à-dire leur inimitié. » Que fait Marcion ? Il efface le pronom sa, pour livrer la chair à une malice radicale et inhérente à sa nature, au lieu de n’y voir qu’une chair ennemie du Christ. Paul parle ici comme il a parlé ailleurs ; mais loi, digne habitant du Pont et non du pays, des Marses, tu nies la chair de Dieu après avoir confessé son sang plus haut.

S’il est vrai que « par ses ordonnances il ait aboli la loi des préceptes, » en accomplissant la loi (car ces préceptes : « Tu ne commettras point l’adultère. — Tu ne tueras point, » sont devenus superflus dans la loi nouvelle, qui dit : « Tu ne regarderas pas avec convoitise. — Tu ne médiras pas »), tu ne peux pas dès-lors transformer en adversaire l’auxiliaire de la loi. « Pour créer en lui-même deux peuples. » Celui qui avait