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aux Mages, et le témoignage de l’ange qui annonce aux bergers que le Christ vient de naître, et le lieu de l’enfantement, car on arrive à l’hôtellerie au déclin du jour. Peut-être même n’est-ce pas sans un dessein mystérieux que le Christ, destiné à être la lumière de la vérité dans les ténèbres de l’ignorance, naquit pendant la nuit, il y a mieux. Dieu aurait-il dit : « Je vous ai engendré, » à tout autre qu’à son Fils ? Sans doute, nous lisons bien ailleurs, à l’occasion du peuple d’Israël : « J’ai engendré des fils ; » mais il n’a point ajouté : « Je les ai engendrés e mon sein. » Pourquoi donc ces mots : « de mon sein, » qui paraissent une redondance ? L’homme peut-il naître autrement que du sein où il est conçu ? Non sans doute. Mais il a voulu que ces paroles se rapportassent plus directement au Christ : « Je vous ai engendrés de mon sein, » c’est-à-dire d’un sein virginal, sans le concours de l’homme ; chair réelle formée par l’opération de l’Esprit. Le Psalmiste fournit un nouvel argument en notre faveur : « Vous êtes le Prêtre éternel, » dit-il. Ezéchias n’était pas prêtre ; l’eût-il été, il n’eût pas été le prêtre éternel « selon l’ordre de Melchisédech. » Qu’y a-t-il de commun entre Ezéchias et Melchisédech, prêtre du Très-Haut, étranger à la circoncision elle-même, et qui bénit Abraham le circoncis, après avoir reçu la dîme de toutes les dépouilles. L’ordre de Melchisédech, au contraire, s’applique merveilleusement au Christ, propre et légitime sacrificateur de Dieu. Pontife du sacerdoce incirconcis, et déjà établi sur les nations, qui reconnaîtront son empire bien plus que les Juifs, il honorera de sa faveur et de sa bénédiction, à son dernier avènement, toute la circoncision et la race d’Abraham. Un autre psaume commence par ces mots : « Seigneur, donnez au roi vos jugements, » c’est-à-dire au Christ qui doit régner, « et au fils du roi votre justice, » c’est-à-dire encore, au peuple du Christ. Ses fils sont ceux, en effet, qui renaissent en lui.

Qu’on applique encore à Salomon le début de ce Psaume, quoiqu’