Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/361

Cette page n’a pas encore été corrigée

à la fin des temps les effusions de l’esprit ; si d’autre part le Christ, dispensateur des biens spirituels, a paru vers la fin des temps, suivant le témoignage de l’apôtre : « Mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son fils ; » et ailleurs : « parce que le temps est court, » l’annonce de ses derniers temps est une nouvelle démonstration que les grâces de l’Esprit appartiennent au Christ du Dieu qui les annonça d’avance. Comparons d’ailleurs l’apôtre avec Jean. « L’un, dit Paul, reçoit du Saint-Esprit le don de parler avec sagesse. » Aussitôt Isaïe met en regard « l’esprit de sagesse. » « L’autre reçoit du même esprit le don de parler avec science. » — Voilà l’esprit d’intelligence et de conseil du prophète. — « L’autre reçoit le don de la foi par le même Esprit. » Voilà l’Esprit de piété et de crainte de Dieu dont parle le prophète. « Un autre reçoit le don de guérir les maladies et de faire des miracles. » Voilà l’esprit de force du prophète. « Un autre reçoit le don de prophétie, un autre le don de discerner les esprits, un autre le don de parler diverses langues, un autre le don de les interpréter. » Voilà l’esprit de discernement du prophète. Quel merveilleux accord entre l’apôtre et le prophète, dans la distribution d’un même esprit et l’interprétation de chacune de ses propriétés !

Je vais plus loin. L’apôtre montre encore que le Dieu qui nous donna un corps composé de plusieurs membres auxquels il compare la variété des dons spirituels, est le même Dieu, Seigneur du corps de l’homme et de l’Esprit saint, qui ne voulut pas que le mérite des grâces résidât dans le corps de l’esprit, pas plus que dans le corps humain lui-même, et qui, par un commandement supérieur à tous les autres et approuvé du Christ, remplit son apôtre de la charité comme de la plus excellente de toutes les grâces. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ta force, de toute ton âme, et ton prochain comme toi-même. » Il renouvelle ce précepte, quoique