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même, il a donc approuvé comme le Dieu vraiment bon le Créateur, dans lequel il nous montre « un vengeur de ses élus, qui crient vers lui la nuit et le jour. »

Toutefois, lorsqu’il met sous nos yeux deux hommes qui montent au temple du Créateur, pour l’y adorer avec des dispositions différentes, d’une part le pharisien avec l’orgueil dans le cœur, de l’autre le publicain avec des sentiments d’humilité ; le premier descendant réprouvé, le second justifié, là encore le Christ, en apprenant de quelle manière il fallait prier, enseignait à prier le Dieu de qui il fallait attendre la loi de la prière, réprobation pour l’orgueil, justification pour l’humilité. Je ne puis trouver chez le Christ d’autre temple, d’autres suppliants, d’autres jugements que ceux du Créateur. C’est le Créateur qu’il enjoint d’adorer humblement, parce qu’il élève l’humble qui l’implore, et non avec orgueil, parce qu’il anéantit le superbe. Et quel autre a-t-il pu me prescrire d’adorer ? Avec quelles formules ? dans quelle espérance ? Aucun, j’imagine, car la prière qu’il enseigna ne s’applique qu’au Créateur : nous l’avons démontré.

Diras-tu que, Dieu de la bonté et : communiquant de lui-même ses miséricordes, il ne veut pas être adoré ? Mais « qui est bon, réplique mon Christ, sinon Dieu seul ? » Non pas qu’entre deux divinités, il assigne à l’une la bonté, mais il affirme qu’il n’y a de bon que Dieu seul, seul en possession de la bonté, parce que seul il est Dieu. Oui, sans doute, il est bon. « Il allume son soleil sur les bons et les méchants ; il fait pleuvoir sur les justes et les injustes ; » il nourrit, il conserve, il protège jusqu’aux Marcionites.

Enfin un jeune homme l’interroge : « Bon Maître, que faut-il faire pour obtenir la vie éternelle ? » Il lui demande s’il connaît, c’est-à-dire s’il accomplit les préceptes du Créateur, pour attester que la vie éternelle s’achète par l’accomplissement des préceptes du Créateur. — « Mais j’ai observé dès ma jeunesse tout ce qu’ils ont d’