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XIII. « Qu’il évangélise Sion, et annonce à Jérusalem la paix, et avec elle tous les biens, qu’il gravisse la montagne, qu’il y passe la nuit en prières ; » rien de mieux constaté. C’est encore avec son Père céleste qu’il s’entretient. Parcours donc les prophètes, et reconnais l’économie divine tout entière. « Montez sur le sommet de la montagne, vous qui évangélisez Sion, s’écrie Isaïe ! Elevez votre voix avec force, vous qui apportez la bonne nouvelle à Jérusalem ! » L’historien sacré a consigné jusqu’à l’admiration pour la vigueur du langage : « Et ils étaient dans l’admiration de sa doctrine ; car il parlait avec force et autorité. » Et ailleurs : « En ce jour, mon peuple connaîtra mon nom. » Quel nom ? si ce n’est celui du Christ ? « Moi qui ai parlé, me voici. » En effet, c’était le Verbe, Fils de Dieu, qui inspirait les prophètes. « Me voici sur les montagnes, à l’heure assignée, annonçant l’Evangile de la paix, annonçant les biens. » Même langage dans Nahum, l’un des douze petits prophètes. « Qu’ils sont rapides sur les montagnes les pieds de celui qui évangélise la paix ! » La prière qu’il élève la nuit vers son Père avait sa prophétie non moins évidente dans le Psalmiste : « Mon Dieu, je vous invoque durant le jour, et vous ne m’écoutez pas ; je crie vers vous au milieu de la nuit, et mes cris n’ont pas été inutiles. » Les paroles et le lieu se retrouvent encore ailleurs : « J’ai crié vers le Seigneur, et il m’a exaucé du haut de sa montagne sainte. » Réalité du nom, promulgation de l’Evangile, lieu de l’événement, montagne, heure de la prière, nuit, son de la voix, annonce de la paix, tout est là, c’est-à-dire le Christ des prophètes tout entier.

— « Mais pourquoi douze apôtres, au lieu de tout autre nombre ? »

— En vérité, je pourrais, à ce seul trait, reconnaître mon Christ annoncé non-seulement par les prophètes, mais par les symboles de la loi. L’Ancien Testament du Créateur m’offre plus d’une figure de ce nombre ; « les douze