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le christ de Marcion et le Christ du Créateur.

VII. L’hérétique affirme que l’an quinzième de l’empire de Tibère, son christ descendit dans une ville de Galilée, dans Capharnaum, apparemment du ciel du Créateur, où il était descendu auparavant. Pour procéder avec ordre, il faudrait d’abord me le montrer descendant de son ciel dans celui du Créateur. Pourquoi n’attaquerais-je point un récit qui ne se présente pas avec les garanties ordinaires de la vérité, et qui se trahit toujours par le mensonge ? Mais que nos propositions précédentes demeurent une fois pour toutes. Comment le Créateur admettra-t-il dans sa résidence pour le conduire de là sur la terre qui lui appartient-, un dieu qui traverse son palais uniquement pour le combattre ?

Mais je le tiens pour descendu, n’importe comment. Du moins, explique-moi le reste de sa marche. Nulle part il n’est question d’un apparition soudaine. L’apparition indique une présence inopinée, un phénomène qui frappe les regards sans aucun avertissement préalable. Descendre, au contraire, c’est se montrer graduellement, attirer l’œil peu à peu ; le mot lui-même annonce succession dans le fait. Il me force à rechercher sous quel extérieur, avec quelle pompe, par quel mouvement accéléré, ou ralenti ; dans quel temps est descendu ce christ en question. Est-ce le jour ou la nuit ? En outre, qui le vit jamais descendre ? qui raconta le t’ai !? qui l’affirma par serment ? Chose difficile à croire, même sur la foi d’un témoin. Enfin lorsqu’un Romulus trouva bien, un Proculus pour attester qu’il avait été emporté au ciel, le Christ de Dieu ne trouvera-t-il pas un héraut pour proclamer qu’il est descendu du sien ? Comme s’ils n’étaient pas montés et descendus l’un et l’autre par la même échelle, le mensonge,

Poursuivons, Qu’avait-il de commun avec la Galilée, s’il n’était pas le Christ, du Créateur ? N’est-ce pas la région que son Père avait, destinée, selon le témoignage d’Isaïe, à recueillir les premières semences de la prédication : «