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tout le royaume de Dieu, et le reste vous arrivera par surcroît. »

S’agit-il d’Esaù, au contraire ? A lui la bénédiction de la terre d’abord ; et il ajoute ensuite celle du ciel. « Ta bénédiction à toi sera la graisse de la terre et la rosée du. ciel. » C’est que le testament des Juifs, fils aînés, il est vrai, mais au second rang dans l’affection paternelle, et figurés ici par Esaù, n’était avec tous les biens terrestres dont l’avait comblé la loi ancienne, que l’introduction aux biens célestes par la loi à l’Evangile.

Quand Jacob « voit en songe une échelle posée sur la terre et dont l’extrémité touche au ciel ; sur cette échelle des anges qui montent et qui descendent, et le Seigneur appuyé sur le sommet, » y a-t-il témérité de notre part à avancer que ces échelons figuraient l’avenue du ciel, où, d’après les jugements établis du Seigneur, les uns parviennent et d’où les autres tombent ? Pourquoi le patriarche, à peine arraché à son sommeil, cherche-t-il, saisi d’une sainte horreur pour ce lieu, le sens de cette vision ? Il ne s’est pas plus tôt écrié : « Que ce lieu est terrible ! » il ajoute : « Il n’est rien moins que la maison de Dieu et la porte du ciel. » Qu’avait-il donc vu ? Le Christ, Seigneur, temple de Dieu, porte par laquelle on entre au ciel. Eût-il nommé la porte du ciel, si le ciel du Créateur était une chimère ? Mais non ; il y a une porte qui reçoit et introduit au ciel. Elle a été déjà frayée par le Christ, qui, selon Amos, « élève vers les cieux son ascension, » non pas pour lui seul, mais pour les serviteurs qui raccompagneront, « Ils seront pour toi, ajoute le prophète, le vêtement dont se pare la nouvelle épouse, » ceux qui par cette ascension tendent vers le royaume céleste, lorsqu’il s’écrie avec admiration : « Ils s’élancent comme des oiseaux de proie, » dit-il. El ailleurs : « Qui sont ceux qui volent comme des nues et comme les petits des colombes ? » qu’est-ce à dire ? avec la simplicité de la colombe, « , En effet nous serons emportés dans les airs pour