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de la Judée. Enceinte et remparts disparaissaient à mesure que le jour s’avançait ; de près, on ne trouvait que vide ! Dieu, selon nous, la destine à recevoir les saints après leur résurrection, et à les dédommager par l’abondance des délices spirituelles, de tous les biens que nous avons dédaignés ou perdus ici-bas. N’est-il pas digne de lui et conforme à sa justice que ses serviteurs triomphent aux lieux mêmes où ils ont été poursuivis pour son nom ? Après un espace de mille ans, révolution nécessaire pour achever la résurrection des saints, plus lente ou plus prompte en raison des mérites, lorsque le monde aura, croulé et les éléments disparu dans l’embrasement universel du jugement, alors, changés en un clin d’œil en substance angélique, c’est-à-dire revêtant pour toujours un manteau d’incorruptibilité, nous serons transportés dans le royaume céleste, qui n’a pas é ! é prédit par le Créateur, dit-on ; et prouve que le Christ est l’envoyé de l’autre Dieu, le premier et le seul qui en ait parlé. Sache-le donc, il a été annoncé par le Créateur. Il y a mieux ; ne l’eût-il pas prédit il faudrait encore le lui attribuer. Que te semble de la postérité d’Abraham, lorsqu’après la première promesse où l’Eternel lui jure une descendance aussi nombreuse que le sable de la mer, il l’égale ensuite aux étoiles elles-mêmes ? Ces présages ne signalent-ils pas une disposition terrestre et céleste à la fois ? Isaac bénit, en ces mots Jacob son fils : « Dieu te donne la rosée du ciel et la graisse de la terre. » Ici encore, bonté de l’un et de l’autre ordre. La manière dont la bénédiction elle-même est conçue n’est pas indifférente. Le patriarche s’adresse-t-il à Jacob, symbole du second peuple qui a mérité les prédilections, c’est-à-dire du peuple chrétien ? La rosée du ciel vient en premier lieu ; celle de la terre n’a que la seconde place. C’est que nous sommes d’abord conviés aux biens célestes, lorsque nous arrachant au siècle, nous obtenons ensuite en échange de nos sacrifices les biens de la terre. Votre Evangile lui-même n’a pas d’autre langage : « Cherchez avant