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promet aux Juifs le rétablissement de leur empire terrestre, et après la consommation de la vie, le rafraîchissement au sein d’Abraham dans les lieux inférieurs. Dieu véritablement bon ! Il rend après les transports de la colère, ce qu’il avait enlevé dans sa fureur. Dieu qui, comme le nôtre, frappe et guérit, « crée la guerre et fait la paix ! » Dieu miséricordieux jusque dans les entrailles de la terre !

Qu’est-ce que le sein d’Abraham ? Nous l’expliquerons en son lieu.

Quant au rétablissement de la Judée que les Juifs attendent encore telle qu’elle est décrite, trompés par les noms des lieux et des contrées, il serait trop long d’exposer ici comment cette allégorie mystique s’adapte au Christ et à son Église, à son incarnation et aux fruits de sa mort. Nous l’avons déjà développé dans un ouvrage intitulé : Espérance des Fidèles, Question oiseuse d’ailleurs pour le moment ; car il ne s’agit pas ici d’une promesse terrestre » mais céleste.

Qu’un empire nous soit, destiné ici-bas, nous le confessons, empire toutefois avant-coureur du Ciel, mais dans un autre état, n’arrivant qu’après la résurrection, et se prolongeant pendant mille années dans la Jérusalem, descendue du Ciel, cité auguste bâtie par des mains divines, « noire mère » au témoignage de l’apôtre, « et où, nos droits de citoyens sont assurés, » Ezéchiel avait connu cette ville merveilleuse ; Jean l’entrevit un moment ; cl celui que reconnaît notre foi, le Verbe de la nouvelle prophétie, annonce qu’elle apparaîtra visiblement sur la terre, avant la réalité de la Jérusalem éternelle dont elle est l’image.

Tout récemment encore, la promesse eut un commencement d’exécution dans l’expédition d’Orient, Des témoins oculaires et des païens eux-mêmes affirment que pendant quarante jours et à chaque crépuscule on vit une cité descendre du Ciel, et demeurer suspendue dans les airs au-dessus