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ailleurs le même prophète. « Les nations qui t’ignorent, t’invoqueront, et les peuples se réfugieront à tes pieds. » Cet oracle concernera-t-il David, parce qu’il avait été dit au verset précédent : « J’établirai avec vous l’éternelle alliance de fidélité et de religion, promise à mon serviteur David ? » Loin de là ! Il ne désigne que mieux le Christ, destiné à naître dans sa naissance charnelle du sang de David par Marie sa mère. Le Seigneur a dans un Psaume fait cette promesse à David : « Je placerai sur ton trône un fils qui naîtra de ton sein ? » Le sein de qui ? de David ? Non sans doute. David ne pouvait enfanter un Fils. De sou épouse ? pas davantage. Car le Seigneur au lieu de dire : « Qui naîtra de ton sein, » n’eût pas manqué de dire : « Du sein de ton épouse. » Il ne faut chercher à ce sein d’autre sens que celui-ci : Un descendant de David donnera naissance à cette chair divine qui a germé au sein de Marie. Aussi a-t-il dit seulement le fruit du sein, du sein proprement dit, du sein seul et non de l’homme ; el ce sein lui-même, il l’a rapporté à David, chef de la race, au père de la famille ; et comme il était, impossible que ce sein, virginal s’entendît d’un homme, il l’a appliqué au père. Ainsi le testament nouveau qui s’accomplit aujourd’hui dans le Christ sera le testament que promettait alors le Créateur, lorsqu’il appelait « alliance de religion et de fidélité » ce qui concernait le Christ, parce que le Christ descendait de David ; ou plutôt « cette alliance éternelle de fidélité et de religion, » jurée à David, c’est sa chair sainte par la religion, et montrée fidèle par sa résurrection. Nathan, au second livre des Rois, l’ait cette déclaration à David : « Je susciterai une race qui sortira de ton sein. » Appliquer simplement cette prophétie à Salomon, c’est te couvrir de ridicule. Car voilà David enfantant Salomon. Et n’aperçois-tu pas que cette semence de David n’est autre chose que le Christ, qui devait sortir de David, c’est-à-dire de Marie ? Secondement, à ce temple de Dieu, que