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l’a établi comme une pierre de chute et de scandale. Il l’a placé pour un peu de temps au-dessous des anges. Pour moi, je suis un ver de terre, et non pas un homme. Je suis le rebut des mortels et le jouet de la populace. » Ces marques d’ignominie appartiennent à son premier avènement, tandis que la grandeur et la majesté appartiennent à son second avènement. Alors il ne sera plus la pierre de chute et de scandale ; il deviendra la principale pierre de l’édifice, « la pierre angulaire réprouvée autrefois, mais servant de couronnement au temple » de l’Église : et cette pierre est celle qui détachée de la montagne dans le prophète Daniel, frappera et brisera la grandeur passagère des empires du monde. Ecoutons encore le même prophète ! « Et voici comme le Fils de l’homme qui venait sur les nuées du ciel. Et il s’avança jusqu’à l’Ancien des jours, et il fut en sa présence, et ceux qui le servaient, l’avaient conduit devant son trône. Et il lui donna la puissance, et l’honneur, et le royaume. Toutes les nations, toutes les langues, toutes les tribus lui seront soumises ; et sa puissance est une puissance éternelle qui ne sera pas transférée, et son règne n’aura pas de déclin. » Alors son visage resplendira. Sa beauté impérissable ne connaîtra point de rivale parmi les enfants des hommes. Car il est dit : « Vous surpasserez en éclat les plus beaux des enfants des hommes. La grâce est répandue sur vos lèvres, parce que le Seigneur vous a béni pour l’éternité. Levez-vous donc ! armez-vous de votre glaive, ô le plus Taillant des rois. Revêtez-vous de voire beauté et de voire splendeur ! Voilà que votre Père, après vous avoir placé un moment au-dessous des anges, vous couronne d’honneur et de majesté. Il vous donne l’empire sur les œuvres de ses mains. » Alors « ils connaîtront celui qu’ils ont percé, et les tribus pleureront amèrement sur lui, en se frappant la poitrine. » Pourquoi ces plaintes ? pourquoi ces lamentations ? Parce qu’ils n’ont pas su le reconnaître dans les humiliations de sa vie humaine. « C’est un homme, s’écrie Jérémie ;