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On le voit, les initiateurs du mouvement ouvrier après 1871, à Paris, ne sont pas révolutionnaires. Un des signataires de la déclaration si raisonnable du bureau de l’Union syndicale est M. Chabert, aujourd’hui collectiviste, membre du parti ouvrier et conseiller municipal de Paris. En 1873, les ouvriers envoyés à l’exposition de Vienne[1] montrèrent que la défiance témoignée l’année précédente à leur classe par le gouvernement n’avait pas changé leurs sentiments. Les délégués firent un rapport dont les conservateurs ne pouvaient pas s’effrayer. Ils indiquaient comme moyen d’affranchissement des travailleurs l’enseignement professionnel, la fondation de Sociétés de production et de consommation, l’annulation de l’intérêt du capital par l’établissement du crédit mutuel. Et, pour réaliser toutes ces grandes réformes, ils conseillaient aux ouvriers

  1. Les frais de cette très nombreuse délégation furent couverts par les souscriptions d’hommes politiques radicaux : MM. Tolain, A.-Edouard Portalis, Cantagrel, Crémieux entre autres.