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lettres de quelques ouvriers et attirèrent sur lui l’attention des jeunes bourgeois révolutionnaires du café Soufflet. M. Jules Guesde se mit en rapport avec ces travailleurs manuels et avec ces étudiants, et commença parmi eux sa propagande. Le premier congrès ouvrier se tenait à Paris quand M. Guesde revint de Suisse. Ce congrès eut lieu en septembre 1876. Il avait été organisé par M. Trébois, actuellement maire de Levallois-Perret[1], avec l’argent de M. Crémieux, le riche israélite, ancien gouverneur de l’Algérie pendant la Défense nationale.

À ce congrès, où étaient représentées toutes les Chambres syndicales de France (la générosité de M. Crémieux avait aplani tous les obstacles), on s’aperçut combien les classes ouvrières étaient ignorantes de tout système socialiste et même de toute science économique. Cependant l’idée de la séparation des classes

  1. M. Trébois était propriétaire et directeur du journal révolutionnaire la Tribune.