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ajoute à l’étrangeté du caractère de sa physionomie.

L’œil brille d’un vif éclat, derrière un lorgnon, au fond d’une arcade sourcilière très creusée. Quand M. Guesde parle, même de choses indifférentes, ses lèvres ont des mouvements qui semblent être des mouvements de rage. Il a la bouche furieuse. S’il marche, c’est tout raide, avec des mouvements saccadés des bras et des jambes.

Il faut voir M. Jules Guesde à la tribune. Son débit est parfois trop rapide, mais il y met tant d’emportement ! La voix très claire qui porte loin grince terriblement. Le son ne monte pas des entrailles, il n’est pas grave ; il vient de la tête, il est aigu, aigre. Cet orateur, avec ces moyens physiques défectueux, s’impose à l’auditoire, le domine. Il ne parle jamais au bon cœur d’une assemblée. Il n’émeut pas. C’est un dialecticien rigide, un violent insulteur, un caustique dont l’ironie est tou-