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tairement apporter ces garanties d’ordre, de sécurité, de tranquillité inutilement cherchées dans de sanglantes répressions ; qu’ils ne voulaient pas être méconnus plus longtemps et confondus avec les révoltés ; qu’ils voulaient non la destruction, mais l’union, la conciliation des classes, l’accord avec le capital ; que s’ils demandaient à entrer dans la société légale c’était pour la défendre ; qu’enfin ils n’avaient tenu ce Congrès que pour dissiper des soupçons immérités et tendre à la bourgeoisie rassurée une main fraternelle en lui donnant de leur alliance contre la Révolution cet éclatant témoignage : « Bien que nous soyons le nombre et la force, nous n’entendons faire violence à aucune conscience ; il faut affirmer l’éclatante vérité qui est sortie du sein de ce Congrès : Nous ne sommes pas les révolutionnaires, nous sommes les pacificateurs. (Triple salve d’applaudissements.)

Les représentants élus des syndicaux iront donc aux parlements versaillais fraterniser avec les représentants de la bourgeoisie. Au lieu d’une occasion d’opposition à tous les partis, d’agitation révolutionnaire, de propagande, d’organisation et d’action, le conflit des partis bourgeois (périodes électorales, etc.) ne serait plus pour le prolétariat, tel que le voudraient façonner les syndicaux qu’une occasion de manifester son abandon de la Révolution, sa participation à l’ordre légal de la société, un moyen d’aller par représentation siéger au milieu des législateurs versaillais et de devenir complice de leur gouvernement.

Le suffrage universel, moyen exact de répartir les fonctions dans une société égalitaire, ne peut jamais devenir une arme de délivrance ; il est pour