Page:Terrail - La France socialiste.djvu/300

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Que pouvait-elle leur demander de plus ?

À l’ombre protectrice des conseils de guerre bonapartistes, traquant comme aux premiers jours les débris de la Commune, dans le silence de la terreur versaillaise et à son abri, les syndicaux sont venus insulter à ce Paris révolutionnaire qu’ils tentent vainement de déshonorer. Ils sont venus déclarer, au nom, par eux usurpé, de ce même prolétariat, qui hier encore, les armes à la main, luttait pour renverser une société qu’ils veulent conserver, ils sont venus déclarer qu’ils acceptaient cette société, ses institutions, ses classes, sa propriété ; qu’il leur suffisait qu’on voulût bien leur permettre de la réformer, de la perfectionner et de s’y accommoder de leur mieux. Ils ont déclaré qu’ils n’attendaient plus leur émancipation de la force et du combat, mais de la liberté octroyées, du suffrage universel, du progrès des idées et des mœurs, de leur sagesse et de la bonne volonté de leurs maîtres. Ils ont déclaré, dans leur ardeur civile, qu’ils n’aspiraient qu’à s’asseoir au foyer de la bourgeoisie, d’où les bannissait une défiance injuste ; qu’ils avaient donné assez de gages pour que le privilège les appelât à ses conseils et ne fît plus sans eux ces lois : « qu’ils savent respecter alors même qu’elles ne sont pas conformes à la justice.[1] » Ils ont déclaré qu’ayant horreur de la violence et des révolutions, ils venaient volon-

    ouvrier » chaque jour affiché ; ainsi, à l’une des séances du Congrès, un délégué indépendant, ayant attaqué les radicaux Lockroy, Allain-Targé, etc., ne fit que fournir à l’assemblée l’occasion d’acclamer les radicaux versaillais, eux aussi, complices de la chute et du massacre de Paris.

  1. La Tribune, 13 oct.