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LA FRANCE SOCIALISTE

ritte, M. Goullé, M. Rouillon, Les différents comités révolutionnaires, adhérents au Comité révolutionnaire central, comptent peut-être deux cents membres militants ; c’est une poignée, mais c’est la bonne poignée du parti révolutionnaire. Les cadres d’insurrection sont là et point parmi les parleurs des autres sectes[1].

    naire central, devant lequel M. Eudes, avec sa grosse voix et ses anciens galons, fait la parade.

  1. Auguste Blanqui qui eût été certainement, s’il avait pris une autre voie, un homme d’Etat de premier ordre, commettait parfois de graves erreurs de calcul. C’est ainsi qu’il avait projeté de soulever Paris un Mardi-Gras et de faire dégénérer une fête en bataille. C’est ainsi encore que, pour le « coup de la Villette », il lit attaquer un poste de pompiers. Les pompiers sont et ont toujours été justement populaires. Le peuple aurait plutôt pris parti pour eux. Contre les sergents de ville, Blanqui aurait eu raison devant la foule. Il ne le comprit pas.

    Cet homme sans pitié, à l’âme de fer dans un corps si frêle, qui eût sacrifié l’univers à son ambition, avait gardé en lui une certaine tendresse. Jusqu’à la fin de sa vie il eut la main droite couverte d’un gant noir. C’était pour dissimuler une bague et un bracelet ayant appartenu à sa femme et auxquels il tenait beaucoup.

    Une intéressante trouvaille à faire serait celle des brochures que Blanqui fit écrire par sus jeunes disciples, à la fin de l’Empire, contre les membres de l’opposition du Corps législatif. Ces pamphlets, que Blanqui revit tous, ne furent jamais imprimés. Où en sont les manuscrits ? M. Vil-