Les citoyennes soussignées, membres de la Société et rédactrices du journal la Voix des femmes,
Après en avoir délibéré mûrement,
Ont considéré :
Que la glorieuse révolution de Février 1848 ouvre l’ère de la fraternité universelle pour tous les êtres humains sans exception ;
Que le régime d’égalité et de liberté qu’elle a mission d’inaugurer ne peut admettre d’ilotisme perpétuel pour aucune catégorie sociale ;
Que la civilisation n’entre dans la première phase de son développement que par la concession de la liberté corporelle et des droits civils de l’épouse ;
Que le degré de liberté accordé à la femme est le thermomètre de la liberté et du bonheur de l’homme ;
Que l’état d’immobilité des patriarcaux, des sauvages et des barbares, qui soumettent le sexe à toutes les tortures du servage physique et moral, atteste l’impuissance du sexe fort à réaliser seul le progrès dû la civilisation ;
Qu’une fois les premiers droits civils concédés, la logique, d’accord avec le bon sens et l’équité, contraignent l’autre sexe à concéder successivement l’émancipation intégrale qui, seule, aura puissance de donner une signification à la formule républicaine : liberté, égalité, fraternité ;
Qu’en particulier, les femmes de certaines contrées jouissent actuellement de l’exercice de leurs droits civiques ;
Que si la France est considérée par tous les peuples