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tout autre dans cette voie, et celui qui aurait osé prendre l’initiative de la répudiation du collectivisme, celui-là aurait été bien vite un homme considérable[1]. Mais personne n’osa. Les guesdistes et les possibilistes passèrent deux ans à se disputer dans les journaux, à s’injurier, à s’excommunier. Les querelles de personnes seules les occupèrent. Les uns et les autres se prétendaient dépositaires de la vraie doctrine révolutionnaire. Et tous avaient raison, car entre les deux fractions il n’existait aucune différence fondamentale.

Des possibilistes se présentèrent aux élec-

  1. Il y eut une tentative, faite en 1881, pour grouper les ouvriers en un parti de réformes sociales, sous l’étiquette d’Alliance socialiste républicaine. Cette tentative fut faite par les hommes de la minorité de la Commune, M. Jourde en tête, avec le concours des quelques dissidents du parti ouvrier. Un certain nombre de petits patrons se rallièrent à l’Alliance, mais les chefs manquaient d’autorité et d’entregent. Ils ne surent pas opposer propagande à propagande, action à action, violence de parole à violence de parole, ce qui eût été nécessaire pour combattre avec succès le parti collectiviste. Ils parurent timides, et ils n’entamèrent pas la masse ouvrière. L’Alliance socialiste eut pendant quelque temps un journal, la Convention nationale (1881), dont les principaux collaborateurs étaient MM. Jourde et Sigismond Lacroix. La