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Enfin il se remuait. En 1871 ou 1872, M. Brousse fut condamné, pour un petit délit de presse, à trois mois de prison. Avant qu’on l’incarcérât, il s’enfuit en Espagne. Là il tomba dans les sections anarchistes de l’Internationale alliées à Bakounine. Il prit, dans ce milieu, son premier bain révolutionnaire complet. D’Espagne il vint en Suisse, où il rencontra Bakounine. L’ambitieux ennemi de Karl Marx enrôla sous sa bannière le jeune étudiant de Montpellier.

À partir de ce moment, MM. Brousse et Guesde cessèrent de se voir et même de correspondre, chacun tirant de son côté : M. Brousse s’enfonçant de plus en plus dans l’anarchisme, rédigeant des brochures et des journaux anarchistes, créant des sections anarchistes en Italie ; M. Guesde, au contraire, restant fidèle à ses idées et à son tempérament autoritaire.

Quand l’Égalité parut à Paris et commença sa campagne collectiviste, M. Brousse en attaqua vivement les fondateurs dans une petite feuille révolutionnaire suisse : l’Avant-