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On vit, cependant, à l’occasion de ce programme, poindre dans la classe ouvrière française le petit schisme anarchiste. À Paris, comme au Havre, certains citoyens prêchèrent l’abstention électorale et l’action révolutionnaire[1].

Un autre fait important marqua le Congrès ouvrier national du Havre. Il y eut rupture complète entre les révolutionnaires et les débris du parti coopératiste, restés fidèles aux traditions progressistes du Congrès de 1876 et de 1878, et qui répudiaient la politique violente inaugurée à Marseille en 1879. On vit le Congrès du Havre se scinder en deux assemblées. Les collectivistes et les anarchistes sortirent avec éclat de la salle où se tenaient les organisateurs coopératistes du Congrès. Ils allèrent dans un autre local[2]. C’est donc entre eux

  1. Voir le chapitre : Anarchie.
  2. Nous n’aurons plus l’occasion de parler de ces ouvriers si raisonnables en leurs demandes de 1876 et de 1878. Le gouvernement ayant organisé vers 1880, au ministère de l’intérieur, un bureau des Sociétés profession-