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le massif d’Ambin et la vallée d’Aoste n’a guère eu besoin d’être perfectionnée depuis que Marcel Bertrand nous l’a décrite ; et cela est d’autant plus remarquable que notre manière de comprendre la tectonique de cette région a dû être récemment changée de fond en comble.

Une des dernières conceptions du Maître, restée inédite, mais que ses disciples n’ont pas oubliée, est celle de l’existence d’une loi de répartition des matières volatiles dans les couches de combustible d’un même bassin houiller. Il en parlait souvent comme d’une chose très importante ; et il eût voulu que, dans tous les bassins, on s’occupât de chercher des arguments pour ou contre. La teneur du charbon en matières volatiles ne dépendrait que des conditions de la sédimentation : ce serait un caractère primaire, et non pas secondaire, de la couche de combustible. Si, dans chaque couche, on traçait les courbes d’égale teneur en matières volatiles, on aurait une série de lignes grossièrement concentriques, semblables aux lignes de niveau des bords d’une cuvette, et qui iraient s’ordonnant autour d’une région centrale. On pourrait donc déterminer, par la construction de ces lignes, la position approximative de la région centrale de l’ancien fond du bassin, quelle qu’eût été la dislocation ultérieure, et alors même qu’il y aurait eu, dans le terrain houiller plissé, des plis couchés et des charriages. L’idée est assurément fort intéressante. Malheureusement, la vérification de sa justesse est très difficile. Dans beaucoup de couches de houille, la teneur en matières volatiles ne change presque pas, et ses petites variations, ou bien sont de l’ordre des erreurs d’analyse, ou bien semblent capricieuses. Quand le bassin est très étendu ― et c’est le cas du Pas-de-Calais ― la teneur change beaucoup ; mais une autre difficulté surgit alors, qui est celle de suivre une même couche d’une région à l’autre, au delà des hiatus que créent nécessairement les failles, les limites