1904, étudié la tectonique des Alpes françaises, avaient été élevés par lui dans la pensée constante des chevauchements et des charriages ; que toutes nos observations en matière de tectonique alpine ont été, directement ou indirectement, inspirées, contrôlées et souvent rectifiées par lui ; que tel de nous, par exemple, a vu avec lui les plis couchés de la Vanoise et les nappes briançonnaises, et que, peut-être, il ne les eût pas vus, ou pas aussi bien, sans lui ; que tel autre lui a soumis, une à une, toutes ses découvertes en Chablais et presque toutes les pages de son Mémoire sur la région de la Brèche ; que, de même, Marcel Bertrand a été, le long du bord sud-ouest du Mont-Blanc, le guide et l’initiateur d’un troisième d’entre nous, et que la Note sur la structure du Mont-Joli, qui a décidé, dans l’esprit de tant de géologues, du sort des Préalpes, est tout entière écrite de sa main ; que c’est lui qui, en 1897, a joué le principal rôle dans la démonstration du charriage de la zone schisteuse de l’Oberland bernois, et préparé dès lors, en rapprochant ce charriage de ceux des Préalpes et des montagnes de Glaris, la future synthèse des Alpes suisses ; que, sans aucun doute, l’accroissement, d’année en année, de l’amplitude des charriages provençaux, et finalement, en 1899, la description de la vaste nappe de la Basse-Provence, nous ont affranchis de nos timidités dernières et poussés à l’étude synthétique de toute la chaîne alpine ; et qu’ainsi, dans cette masse de travaux hardis sur les Alpes suisses, sur les Alpes franco-italiennes, sur les Carpathes, sur les Alpes orientales enfin, qui, de 1902 à 1907, en moins de cinq années, ont si vivement éclairé et transformé la géologie européenne, la meilleure part revient à Marcel Bertrand. Et, quand on aurait dit tout cela, on n’aurait pas encore tout dit : il resterait à rappeler que ce Maître nous a appris, le premier, à voir dans les charriages un phénomène général, sans lequel aucune chaîne n’aurait su
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