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trait pour trait, dans les chaînes de montagnes successives. Aux trois chaînes dont il parlait en 1887, une quatrième, grâce aux travaux des géologues américains, s’est ajoutée, beaucoup plus ancienne que les trois autres, et qui s’appellera la chaîne huronienne. Et la conclusion, longuement acclamée, de la conférence, c’est que ces quatre chaînes constituent les quatre grands chapitres, les quatre unités de l’histoire du globe, et qu’autour des différentes phases de leur formation tous les phénomènes, tectoniques, sédimentaires et éruptifs, s’ordonnent harmonieusement. La publication aux Annales des Mines d’un deuxième Mémoire sur le bassin houiller du Nord et sur le Boulonnais, rectifiant et complétant la première esquisse des plis des terrains crétacés, termine enfin l’année 1894, qui me semble marquer dans la vie de Marcel Bertrand la période de plus grande maîtrise, celle où toutes les facultés, physiques et intellectuelles, sont à leur apogée et où la production scientifique est plus active que jamais.

En 1895, il revient à la Provence. De nouveaux problèmes y ont surgi, nés d’une connaissance plus exacte des régions voisines, d’un besoin de synthèse plus impérieux chaque jour dans cet esprit qui chaque jour s’agrandit, et de la rencontre, enfin, d’un contradicteur redoutable qui ne craint pas de tout remettre en question. Les objections de ce contradicteur sont si serrées et si spécieuses, l’audace est si grande avec laquelle il conteste, non seulement la justesse des déductions de son devancier, mais même l’exactitude de ses observations, que Marcel Bertrand craint, un instant, de s’être trompé du tout au tout sur la structure provençale. Avant de répondre, il veut tout revoir, non seulement le massif d’Allauch au sujet duquel il est plus particulièrement attaqué, mais les points où les recouvrements et les charriages lui ont paru évidents, c’est-à-dire le Beausset et Saint-Zacharie. Il revient rassuré. « J’ai eu grand’peur ― me disait-il