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Saint-Simon disait que dans la querelle du quiétisme le livre de M. de Meaux avait « dévoré » ce- lui de M. de Cambrai. Les vers de M. Leconte de Lisle ont dévoré ceux de M. Lacaussade. C’est surtout pour ce rimeur infortuné que le poète bar- bare a été barbare. Il serait une figure littéraire tout à fait intéressante, si M. Leconte de Lisle n’existait pas.

M. Louis Ménard, confiné depuis longtemps dans la prose, fut jadis en poésie l’un des lieute- nants de Leconte de Lisle, — du Leconte de Lisle de Baghâvat et d’Hypatie, des poèmes indiens et de la réaction néo-hellénique. On ne lit plus ses vers (les a-t-on lus jamais?) Ce n’est pas qu’ils n’aient leur mérite. Il y a je ne sais quoi de romain et de cornélien dans son Crémutius Cordus : Le présent est plein d’odieuses choses ; L’avenir est morne et désespéré. Si l’on peut choisir ses métem psychoses, Ce n’est pas ici que je renaîtrai. .. Et je veux citer de lui une chanson tout à fait inconnue, qui me paraît charmante. Le poète l’appelle « L’Açoka ». Je note en passant que le rythme est de son invention ; et que l’on n’eût point cru que le mélange de l’alexandrin et du