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bien M. de Banville ne lui donne pas d’autre nom.


II


Ce qui frappe tout d’abord dans la poésie du Forgeron, c’est que l’influence de Hugo s’y remarque à toutes les lignes. Elle a toujours été très sensible dans l’œuvre de M. de Banville ; elle l’est ici, ce me semble, bien plus que partout ailleurs. (L’observation n’est point pour déplaire à qui s’est toujours fait gloire du titre d’élève du poète de la Légende des Siècles). Cette idée de faire des dieux de l’Olympe de cruels usurpateurs et de prendre contre eux le parti des Titans, est une idée de Hugo [1] (qui l’avait empruntée à Eschyle) ; et certains développements du Forgeron sont inspirés visiblement de ceux delà deuxième Légende. — Quand M. de Banville fait, comme j’ai dit, prédire les chemins de fer dans l’Olympe, il reprend un assez étrange idée du Satyre [2] ; et ce n’est point l’idée seule qu’il reprend, mais les vers aussi qu’il imite, de plus près qu’on n’a coutume. — Enfin, le poème est rimé, si l’on peut dire, en rimes de

  1. Légende des Siècles, 2e série (Entre Géants et Dieux).
  2. Légende des Siècles, 1re série.