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sur celui-là que je veux insister un peu, parce qu’il est moins connu que les deux autres.

IV

Il y avait longtemps que l’auteur des Poèmes antiques et des Poèmes barbares nous promettait des Poèmes tragiques. Ils furent annoncés d’abord avec ce sous-titre : Croisades et Jacqueries. Il semblait que ce dût être un recueil très spécial, consacré tout entier aux scènes les plus sanglantes du moyen âge. Le livre parut sans le sous-titre annoncé (1884), et il se trouva bien différent de ce qu’on attendait.

Les Poèmes tragiques, ce sont encore des Poèmes antiques et des Poèmes barbares. De toutes les pièces qu’il a réunies sous un nouveau titre, M. Leconte de Lisle eût pu sans inconvénient grossir ses deux premiers recueils. La Résurrection d’Adonis, les Érynnies eussent été se joindre aux Poèmes antiques. Les Poèmes barbares se seraient enrichis du Romance de don Fadrique, du Chapelet des Mavromikhalis, du Suaire de Mohamed-ben-Amer-al-Mançour… Et si l’on n’eût point été prévenu, eût-on aisément distingué les poèmes nouveaux des anciens ?